Hélène SOLOMON-LANGEVIN (1909-1995)

 

Hélène SOLOMON-LANGEVIN (1909-1995)

Femme politique française, épouse d’un résistant fusillé par l’occupant, la Fontenaisienne Hélène Solomon-Langevin est une résistante déportée à Auschwitz en Allemagne en 1943.

Hélène Henriette Langevin nait le 25 mai 1909 à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Elle est l’un des quatre enfants de Paul Langevin, professeur au Collège de France, et de son épouse Emma Desfosses, alors domiciliés au 53 rue Boucicaut à Fontenay-aux-Roses. Elle suit ses études secondaires au lycée Fénelon à Paris.

Le 24 juillet 1929 elle épouse Jacques Solomon, étudiant en médecine, avant de devenir physicien. Le couple réside 3 rue Vauquelin à Paris 5ème Dans les années 1930, elle participe au Comité mondial des femmes contre le fascisme. En 1935, un an après son mari, elle adhère au Parti communiste français.

A l’été 1940, elle entre avec son mari dans l’action clandestine contre l’occupant Nazi ; elle participe alors activement à la diffusion du journal clandestin « L’université libre » qui parait à partir de novembre 1940 ainsi qu’à la revue « La Pensée libre ». Elle est membre du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Son mari est arrêté le 1er mars 1942, à la suite de l’arrestation de Georges Politzer, à un moment où les arrestations se multiplient dans ce réseau de Résistance. L’arrestation d’Hélène Solomon-Langevin, agent de liaison, a lieu le lendemain, gare Saint-Lazare à Paris, lorsqu’elle vient récupérer une valise mise en consigne pour le cas où elle devrait partir d’urgence. Elle est incarcérée du 23 mars au 24 août 1942 à la prison de la Santé où elle est détenue au secret. Là elle fait ses adieux à son époux Jacques Solomon avant qu’il soit fusillé le 23 mai 1942 au fort du Mont-Valérien. Elle est transférée au fort de Romainville d’où elle est déportée à Auschwitz par le convoi du 24 janvier 1943 dit « convoi des 31000 », où elle est tatouée du numéro 31684 ; elle est dans le même convoi de prisonniers politiques que Marie-Claude Vaillant-Couturier, Charlotte Delbo, Danielle Casanova et Maï Politzer.

 

 

À Auschwitz, en février 1943, elle est choisie pour être transférée au camp de Raisko auquel on affecte des chimistes, des botanistes et des biologistes pour travailler à extraire du latex d’une variété de pissenlit. Elle quitte alors Birkenau avec trois autres déportées de son convoi pour un bâtiment où les conditions de vie sont un peu moins mauvaises (possibilité de se laver, appel qui ne dure que quelques minutes), puis pour le camp de Raisko en juillet, une fois que la construction du laboratoire où elle va travailler est achevée. Les déportées de Raisko, où les conditions de vies sont un peu plus supportables (il y a des lits individuels, les déportées ne sentent plus l’odeur des fours crématoires dont elles sont plus éloignées, elles peuvent recevoir des colis et envoyer un peu de courrier), font en sorte que d’autres déportées du même convoi puissent venir comme jardinières pour préparer la culture des pissenlits. Transférée à Ravensbrück avec les autres déportées de Raisko le 14 août 1944, Hélène Solomon-Langevin est envoyée comme infirmière aux usines Bosch, près de Berlin, en octobre de la même année. En avril 1945, les déportés de ce camp sont transférés à Oranienburg-Sachsenhausen à la suite de bombardements, camp évacué quelques jours plus tard. Les Nazis prennent la fuite le 3 mai et les prisonnières sont aidées par des soldats français : Hélène Solomon-Langevin rentre par le train jusqu’à Lille le 14 mai 1945 puis à la gare du Nord à Paris où ses parents viennent la chercher.

Après la Libération, il lui est très difficile de revenir à une vie normale. Elle imagine d’abord pouvoir travailler, reprendre ses études, continuer le militantisme. Elle est élue députée communiste de Paris à l’Assemblée constituante en octobre 1945, puis réélue en juin 1946. Elle compte ainsi parmi les premières femmes députées de l’histoire française. Mais sa santé est trop mauvaise, les séances de nuit à l’Assemblée nationale la fatiguent trop, elle ne se représente pas aux élections de novembre 1946 et doit prendre le temps de se soigner.

Le 13 décembre 1947, elle témoigne à Cracovie (Pologne) au procès de 40 gardiens d’Auschwitz.

En 1948, elle arrive enfin à reprendre une activité professionnelle : elle devient bibliothécaire au Centre de documentation du CNRS, mais seulement à mi-temps, ne retravaillant à temps plein qu’en 1952. Elle se remarie en 1958 avec André Parreaux, l’un des rédacteurs en chef de « La Pensée », titulaire de la chaire de civilisation anglaise à la Sorbonne.

Hélène Solomon-Langevin décède le 16 janvier 1995 à Sens (Yonne). Ses obsèques se déroulent le 23 janvier au cimetière de Vaudoué (Seine-et-Marne).

Sources :

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

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Discours cérémonie du 18 juin 2024

Commémoration de l’Appel du 18 juin 1940

 

Discours de Daniel Pasquali, Président du Comité du Souvenir Français de Fontenay-aux-Roses

Marc Aurel : « Que me soit donné d’accepter ce que je ne peux pas changer, le courage de changer ce que je peux changer, et surtout la sagesse pour distinguer l’un de l’autre ».

Le 18 juin 1940, la France, terrassée par l’invasion allemande, se retrouve plongée dans les affres de la défaite. La Nation, meurtrie et désemparée, se retrouve face à un avenir incertain, comme un individu frappé par un deuil brutal. C’est dans ce contexte tragique que le général de Gaulle prononce son célèbre appel, un discours qui résonne comme une tentative de guider la France à travers les étapes du deuil et vers la reconstruction.

Accepter l’inacceptable : le premier pas vers la reconstruction

L’appel du 18 juin commence par un constat amer : la France est vaincue.

De Gaulle refuse le déni et appelle à l’acceptation de cette réalité, aussi douloureuse soit-elle. Il s’agit du premier pas indispensable vers la reconstruction, car on ne peut changer ce que l’on ne reconnaît pas.

En cela, il rejoint la première partie de la maxime de Marc Aurèle : « Que me soit donné d’accepter ce que je ne peux pas changer. » Il est crucial de faire le deuil de l’ancienne France, de reconnaître l’ampleur de la défaite et de ses conséquences, pour pouvoir ensuite envisager l’avenir.

Changer ce qui peut l’être : l’appel à la résistance

Mais l’acceptation ne signifie pas la résignation. De Gaulle ne se contente pas de constater la défaite, il appelle à l’action. Il invite le peuple français à se rassembler, à résister à l’occupant et à se battre pour la libération du pays.

C’est ici que se manifeste le deuxième volet de la maxime de Marc Aurèle : « le courage de changer ce que je peux changer. » De Gaulle a le courage de croire que la France peut se relever, qu’elle peut vaincre l’ennemi et reconquérir sa liberté. Il insuffle au peuple français cette même conviction et l’exhorte à agir.

Distinguer l’accepter du changer : la sagesse du leadership

La force de l’appel du 18 juin réside dans sa capacité à concilier acceptation et action. De Gaulle sait qu’il faut accepter la réalité de la défaite pour pouvoir la changer. Il ne se laisse ni abattre par le désespoir, ni aveugler par l’illusion d’une victoire facile.

C’est en cela qu’il incarne la troisième partie de la maxime de Marc Aurèle : « et surtout la sagesse pour distinguer l’un de l’autre. » Il possède la sagesse de savoir ce qui peut être changé et ce qui ne peut pas l’être, et il a le courage d’agir en conséquence.

Le chemin vers la reconstruction : un long processus

L’appel du 18 juin n’a pas miraculeusement effacé la défaite de la France. Le chemin vers la reconstruction a été long et ardu. Le pays a dû affronter les épreuves de l’occupation, les combats de la libération et les traumatismes de la guerre.

L’appel du 18 juin a donné à la France un cap et une direction. Il permet au peuple français de retrouver espoir et courage, et pose les bases de la future victoire et de la reconstruction du pays.

La force et le courage, pourquoi le Général de Gaulle est-il exemplaire ?

Le 18 juin 1940, l’appel du général de Gaulle résonne comme un cri de ralliement pour une France défaite et humiliée. Mais au-delà de l’appel à la résistance militaire, il porte un message plus profond : la défense de l’intérêt général. Cette idée, centrale dans la pensée gaullienne, sera la force et le courage qui guideront son action politique tout au long de sa carrière.

Pour de Gaulle, l’intérêt général prime sur les intérêts particuliers. Il considère que le chef d’État a le devoir de placer le bien de la nation au-dessus de tout autre considération. Cette conviction profonde l’amènera à prendre des décisions difficiles et impopulaires, parfois contre l’avis de ses conseillers et de l’opinion publique.

Un exemple frappant de cette intransigeance est son choix de démissionner après les élections d’avril 1969. Le référendum constitutionnel qu’il avait proposé avait été rejeté par le peuple français. De Gaulle, considérant que sa légitimité était compromise, a choisi de quitter le pouvoir plutôt non pas en refusant de se plier à la volonté populaire, mais en acceptant, en homme sage, qu’il est à un moment où, par son action, rien ne peut changer.

Cette décision, courageuse et impopulaire, illustre la force de conviction du général de Gaulle. Il était prêt à mettre en jeu son pouvoir et sa popularité pour défendre ce qu’il considérait comme l’intérêt de la France. Cette force morale et cette intransigeance ont fait de lui une figure historique hors du commun, admirée et respectée par-delà les clivages politiques.

L’idée de la défense de l’intérêt général est au cœur de l’action politique du général de Gaulle. Elle constitue le fil rouge de son parcours. Cette force et cette conviction profonde ont fait de lui un leader d’exception, qui a marqué l’histoire de France de son empreinte indélébile.

L’appel du 18 juin est un message d’espoir et de persévérance reconstruit :

En ces temps troublés, où l’espoir semble vaciller, il est plus que jamais nécessaire de faire preuve de discernement et de persévérance.

Loin d’être une question de foi aveugle, l’espoir se révèle, de tout temps, comme une nécessité vitale. Il nous guide vers un avenir meilleur, où l’amour de la patrie, le respect d’autrui et l’aspiration à un futur libre, fraternel et égalitaire pour nos enfants ne seront plus entravés par des dogmes ou des ingérences extérieures.

Merci Monsieur Charles de Gaulle de nous avoir montrer que l’espoir est notre force, la persévérance notre arme, l’amour de la patrie et le respect d’autrui notre boussole.

Merci à vous tous de votre écoute

Pasquali le 18 juin 2024

 

 

 

Léon Henri BACHELART (1907-1940)

Léon Bachelart est mort au combat le 20 mai 1940 lors de la bataille des Ardennes dans la forêt de Dieulet (Ardennes). Il avait 32 ans.

 

 

 

Photo : Section du 43ème RIC, automne 1939.

Léon Adolphe Henri Bachelart est né le 15 septembre 1907 à Reims (Marne).Militaire affecté au 43ème Régiment d’Infanterie Coloniale (43ème RIC), il est mort au combat le 20 mai 1940 lors de la bataille des Ardennes dans la forêt de Dieulet (Ardennes).

43ème RIC

Le 43ème Régiment d’Infanterie Coloniale a été créé en 1914 et dissous en 1919. Il a été recréé en août 1939 où il est mobilisé au CMI n° 59 d’Asnières-les-Bourges (Cher) et intégré à la 6ème Division d’Infanterie Coloniale (6ème DIC).

Bataille des Ardennes (10 mai – 10 juin 1940)

Le 43ème RIC fait partie des Troupes Coloniales qui ont participé à la bataille des Ardennes (10 mai – 10 juin 1940)

La bataille dont les Ardennes (belges, puis françaises) sont le théâtre, du 10 mai au 10 juin 1940 est l’une des principales de la campagne du printemps 1940. La part qu’y prennent les Troupes Coloniales est considérable : 3 divisions, 2 demi-brigades, plusieurs régiments non endivisionnés, d’artillerie principalement. Elles se déroulent en deux phases successives, de formes très différentes, de durée et d’intensité inégales. Il y a d’abord une attaque-surprise, brutale et brève (48 h), en trois points du front initial de la Meuse (Sedan, Monthermé, Dinant) sur les IIe et IXe armées françaises (1). Cette attaque est conduite à un rythme infernal, du « très fort » au « très faible », par des formations d’élite (infanterie, blindés, aviation) bien équipées, armées et entraînées pour cela, face à un système de défense déficient, généralement étiré et insuffisamment organisé. Elle aboutit les 13 et 14 mai à la rupture du dispositif allié en son centre par une triple brèche dans laquelle s’engouffrent, en direction de l’ouest dès le 15 matin, une masse de blindés couverts par une aviation maîtresse du ciel : sept « Panzerdivision » (PZD) (2), soit environ 2 000 chars, dont un bon tiers, il est vrai, très légers. C’est ensuite, après l’anéantissement de la IXe armée, la défense statique d’une position par la IIe armée durant près de 4 semaines (16 mai – 10 juin) face au nord, sur un terrain favorable, de l’Aisne d’Attigny à la ligne Maginot de Montmédy. Dans la première phase, les unités françaises, mal engagées et surclassées par un adversaire d’un « autre pied », sont écrasées et balayées dans une lutte inégale, malgré généralement la bonne tenue et même très souvent l’héroïsme des combattants. Par contre, au cours de la seconde, qui voit l’emploi de moyens plus classiques de combat (infanterie, artillerie), selon une tactique proche de celle de 1918, dans une situation de déséquilibre des forces moins flagrante qu’auparavant, elles stoppent leur adversaire, lui tiennent tête en lui disputant pied à pied le terrain, prenant sur lui fréquemment mais localement l’avantage, sans, hélas jamais inquiéter sa manœuvre générale qui se développe ailleurs. le repli, ordonné le 10 juin au soir, en raison de la dislocation du front de la Somme à l’Aisne, met fin à la bataille des Ardennes. Invaincues sur place, les divisions de la IIe Armée (dont 3 coloniales, 1ère, 3e et 6e DIC) tentent alors d’échapper à l’encerclement et à la capture, combattant le jour, marchant la nuit, perdant chaque fois une partie de leurs moyens, dans une manœuvre en retraite précipitée vers le sud-est.

 

 

 

Léon Adolphe Henri Bachelart est inhumé dans le caveau familial au cimetière de Fontenay-aux-Roses. 

Mention « Mort pour la France ».

Son nom figure sur le Monument aux morts de Fontenay-aux-Roses.

 

Sources :

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

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Sylvain HERRERO (1923-1944)

Maquisard FTPF, Sylvain Herrero a été fusillé le 25 janvier 1944 à Mézières dans les Ardennes en exécution d’un jugement des tribunaux militaires allemands.

 

 

 

Sylvain Herrero est né le 17 septembre 1923 à Dôle (Jura).

Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO) et réfugié au maquis Francs-tireurs et partisans (FTP) dit « de Launois » à Viel-Saint-Rémy (Ardennes), Sylvain Herrero fut arrêté pour « activité terroriste » à Launois le 15 décembre 1943 lors de la grande opération de police menée par la Wehrmacht et la Sipo-SD contre le maquis.

Condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand de Charleville (FK 684) le 14 janvier 1944, il a été fusillé, avec six de ses camarades, le 25 janviers 1944 au plateau de Berthaucourt à Mézières (Ardennes).

Sylvain Herrero était le beau-frère du Fontenaisien René Vauthier, également maquisard FTPF, qui a lui aussi été fusillé au plateau de Berthaucourt à Mézières le 7 février 1944.

Sylvain Herrero est inhumé dans le carré militaire du cimetière de Dôle (Jura).

 

 

Le nom de Sylvain Herrero figure sur le mémorial de Berthaucourt à Charleville-Mézières (Ardennes).

 

Il figure également sur le Monument aux Morts de Dôle (Jura), de Viel-Saint-Rémy (Ardennes), ainsi que sur celui de Fontenay-aux-Roses, à côté des noms de René Vauthier et de René Isidore également fusillés à Mezières le 7 février 1944.

 

 

 

 

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Sources :

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

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Raymond LESUEUR (1923-2016)

Raymond Lesueur, Fontenaisien reconnu « Juste parmi les Nations » pour avoir caché un couple de juifs entre 1942 et 1944.

Fils de Ernest Lesueur et de Jeanne Maugey, Raymond Lesueur est né le 13 septembre 1923 à Paris 20ème.

 

 

 

En 1942, Raymond Lesueur, âgé de 19 ans, travaille dans une maroquinerie. Il habite avec son père à Paris 20ème dans un immeuble où vivent plusieurs familles juives.

Ses voisins de palier, Méri et Sznul Medman, «que tout le monde aimait beaucoup», échappent de peu à la rafle du Vélodrome d’Hiver (Vel d’Hiv) de 1942 et ils doivent se résoudre à se cacher dans le grenier de l’immeuble.

Ils n’en sortiront pas pendant deux ans. Raymond et son père les aident à aménager un espace sécurisé, à peine plus grand qu’un placard.

Raymond leur rend visite régulièrement «pour demander s’ils avaient besoin de quelque chose».

Il leur apporte de la nourriture, qu’il parvient à trouver malgré les tickets de rationnement.

Une débrouille de chaque jour que l’on devine entre les lignes : «Une fois, se souvient-il, j’ai dû prendre le train pour aller chercher des pommes de terre. J’en avais ramené deux kilos ».

Mais, arrivé à la gare, des gendarmes les lui confisquent. Une autre fois, il trouve une infirmière pour fabriquer de faux papier à Méri, qui gravement malade, doit aller à l’hôpital. «Sinon, elle aurait été dénoncée. Nous sommes allés à pied jusqu’à l’hôpital Bichat. A la terrasse d’un café, des SS étaient attablés comme des princes, enrage-t-il encore. Elle a eu peur. Je lui ai serré le bras et dit de continuer comme si de rien n’était.» Et en août 1944, il monte une dernière fois dans le grenier pour annoncer au couple Medman que les Américains libèrent Paris : «Je leur ai dit que c’était bon, qu’ils pouvaient sortir.»

Le risque d’être fusillé si on le dénonçait ? «On n’y pensait pas à l’époque. Sinon, on n’aurait pas pu continuer à vivre. On espérait chaque jour l’arrivée des Alliés.».

En 1944, Raymond Lesueur rejoint les troupes du général Leclerc : «Je ravitaillais en essence les chars, à 1 km du front, lâche-t-il, toujours avec ce même détachement.»

A son retour, Raymond Lesueur épouse le 29 décembre 1945 à la mairie de Paris 18ème, Elsa Medman la nièce du couple qu’il a protégé, lui en tenue de militaire et elle dans une robe confectionnée avec la soie d’un parachute abandonné lors de la libération de Paris.

Comme son oncle et sa tante, celle qui allait devenir Madame Lesueur avait préalablement miraculeusement échappé à la rafle du Vel d’Hiv. Mais ses parents et son frère n’ont pas cette chance. Elsa Medman a dû élever ses deux jeunes sœurs, cachant quotidiennement son étoile jaune à l’aide d’un livre qu’elle portait toujours à son bras gauche. Quand elle rendait discrètement visite à son oncle et sa tante, caché dans leur grenier, elle rencontrait Raymond Lesueur : «A chaque fois que je venais, il était là. Comme par hasard», glisse-t-elle, les yeux plein de malice.

 

 

Le 27 avril 2014 à Fontenay-aux-Roses, à l’occasion de la Journée nationale du souvenir de la déportation, Raymond Lesueur, Fontenaisien depuis plus de 50 ans, a été reconnu par le représentant de l’Ambassadeur d’Israël en France « Juste parmi les Nations ».

Le titre de « Juste parmi les Nations » est la plus haute distinction civile décernée par l’Etat hébreu à des personnes non juives qui, au péril de leur vie, durant la Seconde Guerre mondiale ont aidé des Juifs persécutés par l’occupant nazi, en les cachant et en leur apportant les vivres nécessaires à leur survie.

Sur le diplôme et la médaille de « Juste parmi les Nations » qui lui ont été remis figure cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l’univers ».

 

Le 15 mars 2015, Raymond Lesueur a reçu les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur des mains de Laurent Vastel, maire de Fontenay-aux-Roses.

Raymond Lesueur est décédé le 22 avril 2016.

Pour faire perdurer son souvenir, une allée du parc jouxtant la mairie porte son nom.

Raymond Lesueur et son épouse (1923-2018) sont inhumés au cimetière de Fontenay-aux-Roses (19ème section).

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Sources :

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

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Joseph GRAVELEAU (1900-1944)

Plaque apposée gare de Paris-Montparnasse « 1939-1945 – SNCF – à la mémoire des agents des arrondissements de Paris Montparnasse ».

Décédé le 2 juin 1944, Joseph Graveleau est une victime civile de la Deuxième Guerre mondiale.

Joseph Maurice Graveleau est né le 30 janvier 1900 à La Chapelle-Largeau (Deux-Sèvres).

Marié, père de deux enfants, il était domicilié 29 rue de la gare à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine).

Agent SNCF, il décède le 2 juin 1944 à Massy (Essonne), victime à 20h30 des bombardements lors d’un raid américain :

« Le 2 juin 1944, c’est le nœud stratégique de Massy-Palaiseau ou convergent les voies de la Grande Ceinture et du Chartrain, passage obligé pour rejoindre les gares normandes qui est dans le viseur des bombardiers américains. Ce sont 163 appareils US qui envahissent le ciel parisien vers 19 h 30. La visibilité est moyenne ce qui perturbe la frappe. Les premières bombes tombent au moment où un train de voyageurs en provenance de Versailles entre en gare de Massy-Palaiseau. Plusieurs coups au but frappent le convoi si bien que les sauveteurs découvrent dans les voitures éventrées et renversées quarante tués et une soixantaine de blessés. A Palaiseau on dénombre trente tués et autant de blessés. On compte sur Massy et sur Palaiseau plus de mille sinistrés. Il faut dire que deux cents bombes ont touché des pavillons ainsi que la gare du métro qui est dévastée. »

Le nom de Joseph Graveleau est inscrit sur le Monument aux Morts de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), dans la liste des 21 victimes civiles.

Joseph Graveleau est inhumé dans le carré militaire du cimetière de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine).

Sources :

Marie VIDALENC (1884-1945)

 

Marie VIDALENC (1884-1945)

Ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay-aux-Roses, Marie Vidalenc  est une résistante, épouse d’un résistant. Arrêtée et déportée en Allemagne en 1944, elle décède dans le camp de Ravensbrück en mars 1945.

Fille d’Edouard Delille et de Irma Dupuis son épouse, Marie Henriette Delille est née le 26 décembre 1884 à Somain (Nord) où son père était directeur d’école.

Elle est élève de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), promotion 1906-1909.

Le 13 septembre 1910 elle épouse à Paris 11ème Georges Vidalenc également professeur et ancien élève de l’ENS. Le couple a un fils, Jean, né le 22 octobre 1912 à Caen (Calvados), qui sera professeur d’université et historien (décès le 12 février 1986 à Fontenay-aux-Roses).

De 1931 à 1935, Marie Vidalenc est professeure de lettres au collège Chaponnay (actuel collège Raoul Dufy) à Lyon (Rhône), ville où son mari est également enseignant.

Après plusieurs mutations professionnelles et géographiques au Maroc et en province, les époux Vidalenc sont de retour à Paris en 1935. Ils s’installent dans un appartement boulevard Saint-Michel. Georges revient enseigner, jusqu’à sa retraite en septembre 1941, à l’école primaire supérieure Turgot où il avait été élève. Georges et Marie achètent début 1941 un pavillon à Fontenay-aux-Roses, où ils comptaient prendre leur retraite, non loin de l’Ecole Normale Supérieure.  Les événements ne leur permettent pas de s’installer définitivement. En mai 1944, leur fils Jean, son épouse et leur premier enfant, après le bombardement de Chartres où leur logement est détruit, s’installent dans la maison de Fontenay aux Roses.

Georges Vidalenc entre en résistance en 1942 au sein du réseau de résistance de la France Libre CND Castille. Arrêté en 1943, il est interné à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), puis transféré en Allemagne où il est d’abord emprisonné Sarrebruck avant d’être déporté au camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen.

Comme son époux, Marie Vidalenc s’est engagée dans la résistance en intégrant le réseau Vélite (rebaptisé Thermophyles par les Anglais), réseau co-fondé par Pierre Piganiol, Albert Mercier, et le Fontenaisien Raymond Croland.

Alors qu’elle effectue une mission de liaison, Marie Vidalenc est arrêtée le 24 juillet 1944 au square du Bon Marché à Paris 7ème. Emprisonnée à Fresnes, elle est déportée en Allemagne le 15 août 1944 dans le dernier convoi au départ de la gare de Pantin (Seine-Saint-Denis) avec 2 200 femmes et hommes, tous résistants (dont 800 ne reviendront pas).

Au camp de Ravensbrück, où le matricule 57709 lui est attribué, elle est affectée au Kommando de Torgau (usine de munitions et d’explosifs) qui n’emploie que des détenues ; elle y décède en mars 1945.

Lorsqu’il reviendra de déportation le 9 juin 1945, Georges Vidalenc ne reverra pas son épouse. En 1957, il est fait Officier de la Légion d’Honneur pour faits de résistance. Il décèdera à Paris 14ème le 2 novembre 1967.

Marie Vidalenc s’est vue décerner la Médaille de la Résistance avec rosette par Arrêté du 29 novembre 1946 publié au Journal Officiel du 10 décembre 1946.

Il a été transcrit à son acte de décès la mention « Mort pour la France» par décision en date du 9 janvier 1948 du Ministère des Ancien Combattants et Victimes de Guerre.

La mention « Morte en déportation » lui a été conférée par Arrêté du 20 juin 2001 publié au Journal Officiel n° 186 du 12 août 2001.

Pour faire perdurer son souvenir, à Lyon, ville où elle a enseigné, le nom de Marie Vidalenc a été attribué à un lycée professionnel (initialement lycée de jeunes filles) situé au 74 rue Mazenod (lycée en fonction jusqu’en 1997).

A l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Fontenay-aux-Roses, une plaque rappelle son souvenir et celui de deux de ses camarades également mortes en déportation, ainsi que de trois autres victimes des bombardements.

Sources :

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

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Boris Vildé (1908-1942)

Boris VILDÉ (1908-1942)

Boris Vildé est une des figures symboles de la résistance pionnière en zone occupée. Linguiste et ethnologue, le Fontenaisien, fondateur du réseau de Musée de l’Homme est arrêté par la Gestapo suite à une dénonciation, il est fusillé par les Nazis au Mont-Valérien le 23 février 1942.

 

Boris Vladimirovitch Vildé est né le 25 juin 1908 à Petrograd dans une famille russe où se mêlent les origines allemandes et baltes. Son père, employé supérieur des chemins de fer, est atteint d’une aliénation mentale et meurt en 1912. 

A l’âge de quatre ans, le jeune Vildé part s’installer avec sa mère et sa sœur chez sa grand-mère maternelle dans le petit village de Yastrebino situé à 120 kilomètres au Sud-Ouest de Petrograd. Ils y demeurent jusqu’en 1919, date à laquelle la famille Vildé s’installe dans la ville de Tartu en Estonie.

En 1926, il obtient son certificat de fin d’études et s’inscrit ensuite à l’université de Tartu en physique-chimie après avoir rapidement assimilé sa nouvelle langue ainsi que le finlandais mais par manque de moyen, il ne peut terminer son cursus. Travailleur manuel en scierie et imprimerie pour gagner sa vie, il milite en faveur du séparatisme balte et fait un bref séjour en prison.

C’est là que Boris Vildé, élève brillant mais volontiers révolté, suit des études secondaires au Gymnase russe de la ville.De 1930 à 1932, il passe successivement en Lettonie pour rejoindre l’Allemagne. Il y perfectionne sa connaissance de la langue allemande qu’il avait déjà étudié à l’Université, vit pauvrement à Berlin en effectuant des traductions, occupant divers emplois précaires tel lecteur à l’Université de Iéna. Il participe au mouvement contre la montée du nazisme, ce qui lui vaut un court emprisonnement. À Berlin, il rencontre André Gide venu donner en 1932 une conférence. Celui-ci lui conseillera de quitter l’Allemagne et se propose même de lui trouver un logement à Paris. André Gide lui présente Paul Rivet, directeur du Musée de l’Homme.

 

 

A Paris, Boris Vildé fréquente assidûment le Montparnasse bohême des artistes et reprend des études supérieures, décrochant rapidement une licence d’Allemand, un diplôme de Japonais aux Langues Orientales, ainsi qu’un certificat d’ethnologie. C’est en donnant des cours particuliers de Russe qu’il fait la connaissance d’Irène Lot, Fontenaisienne domiciliée 53 rue Boucicaut, fille du médiéviste professeur à la Sorbonne Ferdinand Lot (1866-1952) et de son épouse Myrrha Borodine (1882-1957), russe de naissance, qu’il épousera à Fontenay-aux-Roses le 27 juillet 1934.

Boris Vildé acquiert la nationalité française par naturalisation en septembre 1936 et il entre au Musée de l’Homme. Il obtient un diplôme de langue allemande à la Sorbonne en 1937 et est chargé du département des civilisations arctiques au Musée de l’Homme. À ce titre, mettant à profit ses connaissances linguistiques et sa connaissance du terrain, il effectue deux missions en Estonie et en Finlande en 1937 et 1938.

 

Septembre 1939

 

 

Boris Vildé appelé sous les Drapeaux au 403ème Régiment d’Artillerie

Lors de la mobilisation de septembre 1939, il est incorporé comme brigadier dans la DCA. Maréchal des logis-chef, il est blessé à la jambe lors des combats et fait prisonnier le 17 juin 1940 dans le Jura. Il parvient à s’échapper et regagne Paris à pied au début du mois de juillet 1940.

Boris Vildé, grand humaniste, n’avait aucune attache politique.

La défaite de la France, sa nouvelle patrie, fut un véritable déchirement pour lui.

Décidé à « faire quelque chose contre l’occupant », il établit alors son quartier général dans les locaux mêmes du Musée de l’Homme. Secondé par Yvonne Oddon, bibliothécaire du Musée et par Anatole Lewitsky, son collègue ethnologue, il lance les bases, dès l’été 1940, d’une des toutes premières organisations de résistance de la zone occupée. Autour de ce noyau initial créé au Palais de Chaillot, Vildé multiplie très tôt les prospections et entre en relation avec d’autres cellules qui fleurissent un peu partout au même moment à Paris et ailleurs. Son activité principale a été de regrouper et de fédérer des initiatives distinctes. C’est ainsi qu’il entre en contact, dès l’automne 1940, avec le professeur d’histoire Robert Fawtier qui mettra bientôt sur pied un groupe de renseignements, avec les « Français Libres de France » animé par le quatuor Jean Cassou-Claude Aveline-Marcel Abraham-Agnès Humbert qui s’occupent de contre-propagande, avec les filières d’évasions mises en place par Sylvette Leleu à Béthune et Lucie Boutillier du Rétail à Paris, avec le cercle d’avocats parisiens groupé autour d’André Weil-Curiel et de Léon-Maurice Nordmann, avec un groupe alsacien formé par Pierre Walter.

 Naissance du bulletin: Resistance

Un « secteur Vildé » se dessine donc, actif dans les domaines variés de la propagande, du renseignement et de l’évasion des prisonniers de guerre.

Cherchant vite à spécialiser les groupes, il confie à l’équipe Cassou la mission de fabriquer et de diffuser un véritable journal clandestin.

Le premier numéro de Résistance (Organe du Comité national de Salut Public) paraît le 15 décembre 1940.

Tiré d’abord sur la vieille ronéo du Musée de l’Homme, il figure parmi les tous premiers titres de la presse clandestine en zone occupée. Le second numéro est édité le 31 décembre. Cinq numéros furent publiés, le dernier sous la direction de Pierre Brossolette.

 

 

Hiver 1940-1941 des contacts se tissent entre ceux du Musée de l’Homme et d’autres « secteurs » en formation.

Vildé entre en relation avec les colonels en retraite Dutheil de la Rochère et Hauet, tous deux septuagénaires, et avec Germaine Tillion, jeune ethnologue du Musée de l’Homme, tout juste rentrée de mission en Algérie, qui ont également structuré des groupes autour d’eux.

Des échanges de renseignements ont lieu entre ces différents secteurs, échanges connus des chefs seulement.

Le projet de Boris Vildé ne se limite pas à la zone occupée.

Son ambition: mettre en place un vaste mouvement dont les ramifications s’étendraient à l’ensemble du territoire métropolitain afin d’unifier les forces de la Résistance intérieure.

Il effectue un long périple en zone sud à la fin de l’hiver 1941.

Toulouse, Marseille, Lyon et Clermont-Ferrand, il s’informe, prospecte, cherche des relais et parvient parfois à recruter (c’est le cas à Toulouse en particulier).

Sa précocité et son activisme rendent la « nébuleuse » du Musée de l’Homme particulièrement vulnérable et la répression ne tarde pas à toucher ces organisations pionnières.

Les premières arrestations commencent dès le mois de janvier 1941.

Elles sont dues à l’action d’Albert Gaveau, dont Vildé a fait un de ses agents de liaison et homme de confiance, mais qui se révèle être, en réalité, un redoutable agent double infiltré par le SD allemand.

Lorsqu’il apprend, alors qu’il se trouve encore en zone Sud, les interpellations d’Anatole Lewitsky et d’Yvonne Oddon (10 février 1941), son premier réflexe, contre toute prudence, est d’accourir à Paris.

Repéré, vendu par Gaveau qui poursuit inexorablement sa besogne, il est arrêté à son tour le 26 mars 1941 place Pigalle à Paris et incarcéré d’abord à la prison de la Santé puis à Fresnes à partir du 16 juin 1941.

Mis au secret dans un premier temps, ses conditions de détention s’améliorent à partir de septembre 1941, date à laquelle il peut recevoir des colis, lire, travailler et écrire. Il commence alors la rédaction de son « Journal » et de ses « Lettres de prison», tout en perfectionnant sa connaissance de la langue japonaise.

A travers ses méditations métaphysiques, on perçoit nettement le détachement progressif de la vie qui s’opère et l’acceptation de la mort qui l’attend.

En janvier 1942 s’ouvre enfin à Fresnes le procès de « l’affaire du Musée de l’Homme » devant un Tribunal Militaire allemand présidé par Ernst Roskothen. Boris Vildé est au premier rang des dix-huit accusés, désigné comme le chef de l’activité antiallemande. L’accusation porte sur «la propagation de nouvelles au service des ennemis du Reich, par la diffusion du journal Résistance et transmission de renseignements militaires et espionnage ». Au cours du procès, Boris Vildé surprend le tribunal en retournant l’accusation contre ses juges dans une déclaration faite en langue allemande.

Évoquant Résistance, le tribunal avance que « cette revue est d’autant plus dangereuse qu’elle est bien rédigée et ne contient pas les mensonges habituels et grossiers qu’on lit dans les tracts antiallemands, les faits sont réunis et méthodiquement présentés, c’est précisément dans son caractère sérieux et méthodique que réside son danger pour l’Allemagne. Le tribunal considère donc que les dirigeants de cette revue se sont rendus coupables d’actes en faveur de l’ennemi et doivent être condamnés à mort ».

A ses juges allemands qui lui reprochent d’avoir lutté contre l’occupant alors qu’il n’est même pas français, Boris Vildé rétorque que « tout homme a deux patries, la sienne et la France« . Loin de chercher à minimiser son rôle, il endosse au contraire toutes les responsabilités et tente de décharger les autres inculpés.

Le 17 février 1942, sept hommes, jugés comme les plus dangereux, convaincus « d’intelligence avec l’ennemi », sont sans surprise condamnés à mort. Trois femmes sont condamnées aux travaux forcés en Allemagne. Les autres personnes sont condamnées à des peines de prison et deux personnes acquittées faute de preuves.

 

Les demandes de grâce, signées des plus hautes autorités scientifiques françaises, restent sans effet. Les sept résistants sont exécutés au Mont-Valérien le 23 février 1942 par une froide fin d’après-midi : Boris Vildé, Anatole Lewitsky, Léon-Maurice Nordmann, Georges Ithier, Jules Andrieu, René Sénéchal, Pierre Walter. Boris Vildé, comme plusieurs de ses camarades, refuse d’avoir les yeux bandés, un ultime défi au peloton d’exécution.

Les sépultures de ces résistants de la première heure se trouvent dans le cimetière d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), à proximité des sépultures des membres du groupe Manouchian.

Mention « Mort pour la France ».

Médaillé de la Résistance à titre posthume et titulaire de la Croix de Guerre.

 

La première commémoration officielle de l’assassinat de Boris Vildé et d’Anatole Lewitsky a lieu à Ivry-sur-Seine en février 1945. Le général de Gaulle s’y est fait représenter.

Le 8 juillet 2008, à l’occasion du centenaire de la naissance de Boris Vildé, les collaborateurs du Musée de l’Homme ont organisé une rencontre commémorative sur les tombes de ces martyrs au cimetière d’Ivry.

Le nom de Boris Vildé est inscrit sur le Monument aux morts de Fontenay-aux-Roses, ville où il a vécu avec son épouse Irène (décédée en 1987 et inhumée au cimetière de Fontenay-aux-Roses, 18ème division, aux côtés de ses parents et de sa sœur).

Pour faire perdurer son souvenir, depuis le 14 novembre 1944 une rue porte son nom à Fontenay-aux-Roses.

Pour honorer sa mémoire, un Musé Boris Vildé est ouvert dans le village de Yastrebino dans la région de Leningrad en Russie, là où a vécu la famille Vildé.

Dernière lettre de Boris Vildé à son épouse

Prison de Fresnes (Seine) – 23 février 1942

Pardonnez-moi de vous avoir trompée. Quand je suis redescendu pour vous embrasser encore une fois, je savais déjà que c’était pour aujourd’hui. Pour dire la vérité, je suis fier de mon mensonge, vous avez pu constater que je ne tremblais pas et que je souriais comme d’habitude. Ainsi, j’entre dans la mort en souriant, comme dans une nouvelle aventure, avec quelques regrets, mais sans remords, ni peur.

À vrai dire, je suis déjà tellement engagé sur le chemin de la mort que le retour à la vie de toute façon trop difficile, sinon impossible. Ma chérie, pensez à moi comme à un vivant, non comme à un mort. Je suis sans crainte pour vous, un jour viendra où vous n’aurez plus besoin de moi, ni de mes lettres, ni de ma présence. Ce jour-là, vous m’aurez rejoint dans l’éternité, dans le vrai amour. Jusqu’à ce jour, ma présence spirituelle, la seule vraie, vous accompagnera partout.

Vous savez combien j’aime vos parents, qui sont devenus mes parents. C’est à travers des Français comme eux que j’ai appris à connaître et à aimer la France, ma France. Que ma fin soit pour eux plutôt un orgueil qu’un chagrin. J’aime beaucoup Éveline et je suis sûr qu’elle saura vivre et travailler pour une France nouvelle.

Je pense fraternellement à toute la famille Malin.

Tâchez d’adoucir la nouvelle de ma mort à ma mère et à ma sœur. J’ai pensé souvent à elles et à mon enfance.

Dites à tous les amis mes remerciements et mon affection.

Il ne faut pas que ma mort soit un prétexte à une haine contre l’Allemagne. J’avais agi pour la France, mais non contre les Allemands. Ils font leur devoir comme nous avons fait le nôtre. Qu’on rende justice à notre souvenir après la guerre, cela suffit. D’ailleurs nos camarades du musée de l’Homme ne nous oublieront pas.

Ma chérie, je revois votre visage souriant. Tâchez de sourire en recevant cette lettre comme je souris moi-même en l’écrivant. (Je viens de me regarder dans la glace, j’y ai trouvé mon visage ordinaire.) Il me vient à l’esprit le quatrain que j’ai composé il y a quelques semaines

Comme toujours impassible.

Et courageux inutilement.

Je servirai de cible

Aux douze fusils allemands.

En vérité, j’ai peu de mérite à être courageux. La mort est pour moi la réalisation du grand amour, l’entrée dans la vraie réalité. Sur la terre vous en représentiez pour moi une autre possibilité. Soyez-en fière.

Gardez en dernier souvenir mon alliance [quelques mots censurés].

II est beau de mourir complètement sain et lucide, en possession de toutes ses facultés spirituelles, assurément c’est une mort à ma mesure, qui vaut mieux que de tomber à l’improviste sur un champ de bataille ou de partir lentement rongé par la maladie.

Je crois que c’est tout ce que j’avais à dire. D’ailleurs, bientôt il est temps. J’ai entrevu quelques-uns de mes camarades. Ils sont bien. Cela me fait plaisir. [Quelques mots censurés.] Une immense tendresse monte vers vous du fond de mon âme. Ne regrettons pas le pauvre bonheur. C’est si peu de chose auprès de notre joie. Comme tout est clair. L’éternel soleil de l’amour monte de l’abîme de la mort. Je suis prêt, J’y vais.

Je vous quitte pour vous retrouver dans l’éternité.

Je bénis la vie qui m’a comblé de ces présents.

Votre Boris.

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

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Raymond CROLAND (1913-1945)

Raymond CROLAND (1913-1945)

Le Fontenaisien Raymond Croland est co-fondateur du réseau de résistance Vélite. Arrêté par la Gestapo, il est déporté en Allemagne au camp de Buchenwald, puis dans celui de Ellrich où il décède le 8 avril 1945.

Raymond Eugène Croland est né le 17 mai 1913 à Paris 15ème. Il est mort en déportation en Allemagne le 8 avril 1945.

Ancien élève de l’École normale supérieure (promotion 1933), agrégé de sciences naturelles (1937), agrégé-préparateur de zoologie (1938-1944), Raymond Croland s’engage dès octobre 1940 dans la Résistance en montant avec ses collègues le chimiste Pierre Piganiol et Albert Mercier, un réseau de renseignements.

Ils recherchent les renseignements dans tous les domaines susceptibles d’intéresser Londres sur la situation française et son évolution. Ils appellent leur réseau Vélite, les anglais par la suite lui donneront le nom de Thermopyles. En liaison avec André François, Lise et Annette Blosser, ils réussissent à cerner le potentiel allemand. Vélite recrute des agents à plein temps, se développe, l’importance des renseignements recueillis demande un tri : Charles Corbier  et sa femme Anne se chargent du travail. Les liaisons radio se développent, Vélite est rattaché à la centrale de transmission Prométhée qui deviendra par la suite Praxitèle. Son chef Guy Duboÿs sera déporté et remplacé par Jean Guyot alias « Périclès ».

Commandant des Forces françaises combattantes (alias : Chandos), Raymond Croland est arrêté par la Gestapo au deuxième étage de l’École normale supérieure, rue Lhomond, le 14 février 1944. Torturé, il est déporté en Allemagne le 15 août 1944 au camp de Buchenwald, puis dans celui de Ellrich où il décède.

Son nom est inscrit sur le Monument aux morts de Fontenay-aux-Roses.

Pour faire perdurer le souvenir de ce résistant mort en déportation, une avenue porte son nom à Fontenay-aux-Roses.

Sources :

 

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

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Laure DIEBOLD-MUTSCHLER (1915-1965)

Laure DIEBOLD-MUTSCHLER (1915-1965)

  • Laure Diebold, décédée le 17 octobre 1965, est une résistante française. Secrétaire de Jean Moulin, elle fut faite compagnon de la Libération alors qu’elle était portée disparue en Allemagne.

    Laure Diebold, née Laurentine Mutschler le 10 janvier 1915 à Erstein (Bas-Rhin) au sein d’une famille alsacienne ; son père est ébéniste et sa mère restauratrice. Elle naît allemande, l’Alsace étant alors occupée par le Reich mais sa famille est restée très patriote à l’égard de la France. Tous s’installent en 1920 à Sainte-Marie-aux-Mines. Laure obtient un diplôme de sténo-dactylo et se fiance dans les années 1930 avec Eugène Diebold, secrétaire de la mairie de la commune. Elle est catholique, il est protestant. À la fin de ses études, elle entre comme secrétaire sténo-dactylographe bilingue français-allemand aux Établissements Baumgartner à Sainte-Marie-aux-Mines où elle réside depuis 1920. Lors de la « drôle de guerre » (septembre 1939 – mai 1940), elle est secrétaire d’un industriel de Saint-Dié (Vosges).

    Après l’invasion allemande, fin juillet 1940, elle reste en Alsace annexée. Elle rejoint une filière de passeurs vers la « Zone libre ». Très souvent, elle héberge des prisonniers de guerre évadés au domicile paternel, 46 rue Jean-Jaurès à Sainte-Marie-aux-Mines, ainsi que chez son fiancé. Dès 1940, elle s’associe au cercle de résistants du docteur Bareiss, rattaché à l’Armée des Volontaires. Repérée, elle doit quitter l’Alsace. La veille de Noël 1941, elle fuit à Lyon, dans la zone libre, cachée dans une locomotive. Elle y retrouve son fiancé, Eugène Diebold, prisonnier évadé, qui la fait embaucher comme secrétaire au service des réfugiés d’Alsace-Lorraine.

    Jeune mariée, elle entre à partir de mai 1942 au réseau de renseignements « Mithridate », où, en qualité d’agent de liaison et d’évasion, catégorie P1, elle recueille des informations qu’elle code et fait passer sous forme de courrier à Londres

 

Laure Diebold est arrêtée une première fois le 18 juillet 1942 par la police judiciaire deux jours avant son mari ; n’ayant rien dit, ils sont relâchés le 24 juillet faute de preuves. Elle se réfugie à Aix-les-Bains, passe dans la clandestinité la plus totale et devient « Mona ».

A la mi-août 1942, elle rencontre Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, par l’intermédiaire de Madame Moret qui travaille comme elle au service des réfugiés d’Alsace-Lorraine. Engagée aux Forces françaises libres, immatriculée au Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) sous le nom de « Mado » (agent n° 9382), elle est affectée aux services de Jean Moulin, représentant du général de Gaulle et délégué du Comité national français, en qualité d’agent P.2 avec le grade de lieutenant.

Le 8 décembre 1942, elle rencontre Jean Moulin, alias Rex, pour la seule et unique fois, tapant pour lui à la machine un rapport urgent. Le secrétariat compte bientôt une quinzaine de personnes, dont Laure Diebold est « la pierre angulaire ».

Fin mars 1943, avec Daniel Cordier, Hugues Limonti, Georges Archimbaud, Francis Rapp, Jean-Louis Théobald et Suzanne Olivier, elle se rend à Paris afin de préparer l’implantation de la délégation en zone occupée. Travaillant dans des bureaux situés rue Vavin puis rue de la Pompe, elle réside alors à Fontenay-aux-Roses chez son frère aîné René Mutschler, qui habitait 15 rue de Bagneux (actuelle rue Max Dormoy), afin de poursuivre ses missions de codage et de décodage de courriers. Elle tape notamment l’annonce de la première réunion du Conseil national de la Résistance. À la suite de l’arrestation de Jean Moulin, elle poursuit son travail de secrétariat à la délégation, travaillant aux côtés de Claude Bouchinet-Serreules, puis de Georges Bidault Après la guerre, ses services seront validés par les Forces françaises libres, en qualité d’agent « P 2 », assimilé au grade de lieutenant.

À la suite de la perquisition des Allemands au siège de la Délégation générale à Paris, représentée par Claude Bouchinet-Serreulles et Jacques Bingen, et au démantèlement de nombreux réseaux parisiens consécutifs à « l’affaire de la rue de la Pompe », avec l’arrestation de Pierre puis celle de Jacqueline Pery d’Alincourt, Laure Diebold est arrêtée le 24 septembre 1943, en compagnie de son mari, et détenue à la prison de Fresnes. Elle réussit à convaincre la Gestapo qu’elle n’a fait que servir de boîte aux lettres et échappe ainsi à la torture, au contraire de son mari, qui pourtant ne sait rien. Le 17 janvier 1944, elle est déportée à la prison de Sarrebruck. Du 28 janvier au 13 juin 1944, elle est en prison à Strasbourg, puis au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck. Elle est ensuite transférée à la prison de Gaggenau, revient au camp de Schirmeck, est envoyée à la prison de Mulhouse, puis dans une prison berlinoise. Déportée à Ravensbrück, elle est ensuite transférée près d’Altenbourg, au Kommando de Meuselwitz, satellite de Buchenwald, puis, le 6 octobre 1944, au Kommando de Leipzig-Taucha, autre satellite de Buchenwald. Eugène, Hugues Limonti et Suzanne Olivier sont eux aussi déportés. Le 20 novembre, elle est faite compagnon de la Libération sur proposition du colonel Passy ; elle est l’une des six femmes à obtenir cette distinction. Gravement malade (typhus, angine diphtérique), mourante, elle échappe à la mort grâce à l’intervention d’un médecin tchèque du laboratoire du camp. Il escamote sa fiche à deux reprises et lui évite l’envoi au crématoire.

Libérée en avril 1945 par les Américains, très affaiblie, elle arrive à Paris le 16 mai 1945 et, conduite à l’Hôtel « Lutetia », elle a le bonheur d’y retrouver son mari, également de retour de déportation et lui aussi mal en point. Elle vit alors dans le dénuement, habitant une dépendance de la maison de son frère René.

Le 18 juillet 1946, le général Paul Legentilhomme la décore de la croix de la Libération dans la cour des Invalides.

Après-guerre, Laure Diebold est d’abord employée à la Direction générale des études et recherches (DGER), successeur du BCRA. Elle aurait aussi travaillé pour le secrétariat de la présidence du Conseil, bien qu’aucune archive ne le confirme. En 1947, elle accompagne à Moscou son ancien chef devenu ministre des Affaires étrangères, Georges Bidault, pour assister à une conférence sur la paix. En 1950, elle part à Étueffont-Bas (Territoire de Belfort), où elle travaille avec son mari dans une usine de tissage. En 1957, elle entre comme secrétaire dans une entreprise lyonnaise, Rhodiacéta, où elle devient secrétaire et bibliothécaire. En 1964, à l’occasion de la translation au Panthéon des cendres de Jean Moulin, elle retrouve durant une nuit précédant l’évènement, sur la place déserte et glaciale entourant l’édifice, une partie de son ancienne équipe (Daniel Cordier, Hugues Limonti et Suzanne Olivier), dont les membres s’étaient éloignés après la guerre.

Décédée à Lyon le 17 octobre 1965, à 50 ans, conséquence des mauvais traitements qu’elle a subis en déportation. Déclarée « Mort pour la France », elle est enterrée selon son désir dans le modeste cimetière de Sainte-Marie-aux-Mines le 21 octobre, où elle avait passé son enfance et connu son mari. Elle avait exigé une cérémonie simple. Sur sa tombe est indiqué « mort pour la France », du fait des souffrances physiques endurées par la déportation, ainsi qu’une mention de son statut de compagnon de la Libération. Un hommage militaire lui est rendu en la cathédrale Saint-Jean de Lyon. Son mari, décédé en 1977, est enterré avec elle, dans le carré protestant.

 

Discrète, ce qui lui fut utile durant la guerre, elle laisse peu de traces. Oubliée durant des décennies en dehors de l’Alsace, n’apparaissant qu’en marge de certains ouvrages consacrés à Jean Moulin, elle « renaît » sous la plume d’Anne-Marie Wimmer qui, après des recherches dans les archives, publie en 2011 le livre « Code : Mado : Mais qui donc est Laure Diebold-Mutschler ? ». Chef du service archives et patrimoine du val d’Argent, David Bouvier estime que cette amnésie est due d’une part au fait qu’il s’agissait d’une femme, le rôle des femmes dans la Résistance ayant été minimisé, d’autre part au fait qu’elle était Alsacienne, le souvenir des « malgré-nous » ayant terni l’image de la région. Pour sa part, Anne-Marie Wimmer considère que Daniel Cordier n’a pas suffisamment mentionné son rôle dans ses mémoires, qui font autorité sur l’histoire de la Résistance ; les archives révèlent toutefois que ce dernier s’est longtemps préoccupé du sort de Laure Diebold après la guerre, la faisant par exemple embaucher à la DGER. Ne faisant partie d’aucun mouvement politique, elle s’est enfin trouvée exclue des commémorations partisanes, chaque camp promouvant ses propres martyrs ; sa modestie a également nui à ce qu’elle reçoive plus d’hommages.

Laure Diebold est titulaire de plusieurs décorations :

  • Compagnon de la Libération (1944)
  • Chevalier de la Légion d’Honneur (1957)
  • Croix de Guerre (1939-1945)
  • Médaille commémorative des services volontaires de la France Libre

Un timbre postal à son effigie d’une valeur faciale de 0,68 € paraît le 19 octobre 2015.

Sources :

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

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Jean-Noël PELNARD (1923-1944)

Jean-Noël PELNARD (1923-1944)

Jean-Noël Pelnard est né le 1er mars 1923 à Paris 6ème. Etudiant, résistant (alias : Noël), Lieutenant des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) il est mort au combat le 12 août 1944 à Bellevue-La-Montagne en Haute-Loire.

Jean-Noël Pelnard est le fils de Louis Pelnard, ingénieur polytechnicien et de Camille Considére. En 1944, la famille était officiellement domiciliée 5 rue des Roses à Fontenay-Aux Roses (Hauts-de-Seine) mais habitait en fait chez un cousin à Allègre (Haute-Loire), où son père avait déplacé son bureau d’études de Paris.

Après de brillantes études à Paris, Jean-Noël Pelnard avait rejoint la zone libre à Lyon où il s’inscrit en faculté en vue de préparer Polytechnique (comme son père). Jean-Noël était célibataire. Déjà, il fait de la Résistance. Il dut quitter précipitamment Lyon au retour d’une mission, après les arrestations de Caluire le 21 juin 1943. Quelques brèves confidences ont laissé percevoir que la police allemande avait trouvé son nom sur une liste, il était « grillé ». Il rejoignit la Haute-Loire qu’il connaissait bien.

Il rejoignit la résistance au sein de l’Armée Secrète (AS). Il prit le maquis, d’abord dans les forêts d’Allègre, puis dans la région de Lavoûte-sur-Loire au lieudit La Roche, et enfin dans les bois de Saint-Geneys près Saint Paulien. Sportif, maîtrisant parfaitement la topographie, ayant été plusieurs années chef scout dans la Seine, il prit rapidement de l’ascendant sur son groupe qui lui donne le commandement, son groupe devenant le « groupe Noël, » son nom de guerre. Il fut nommé lieutenant.

Début août 1944, les maquis de l’Armée secrète et les FTP du camp Wodli concentrèrent leurs efforts autour du Puy (aujourd’hui Le Puy-en Velay en Haute-Loire,) et d’Yssingeaux (Haute-Loire). La garnison allemande du Puy était encerclée et se préparait à gagner Saint-Étienne (Loire) pour rejoindre Lyon (Rhône). Les sabotages et les escarmouches se multiplièrent pour la contraindre à l’immobilisme et à la reddition. Le 12 août, le groupe Noël qui avait pour mission de faire sauter le pont de Chomelix (Haute-Loire), se heurta violemment à un détachement de la Wehrmacht près de Bellevue-La-Montagne. Le groupe d’hommes avait dévalé un talus des bois de Themeys surplombant la route nationale 106 espérant accueillir un second groupe apportant les explosifs mais il s’agissait en fait d’un camion allemand. Les soldats allemands ouvrirent immédiatement le feu. Jean-Noël Pelnard fut blessé à la jambe, il parvint à rejoindre l’orée du bois où il fut encerclé et achevé d’une balle dans la tempe. Son camarade, Étienne Pradon subit le même sort. Seul, leur troisième compagnon parvint à s’enfuir. Quelques minutes plus tard, les Allemands prirent sous le feu de leurs mitrailleuses un camion venant de la route de Vorey où avaient pris place une douzaine de combattants FFI, sans doute ceux attendus par le groupe Noël. Les hommes parviennent à sauter du camion et s’enfuir mais Candido Martinez, un des Espagnols du bataillon de Vaux est blessé puis achevé. Les allemands se retirèrent en direction du Puy. Trahison ou carence d’informations sur les positions de l’ennemi ? L’interrogation demeure quant à la présence d’une patrouille allemande à cet instant précis du rendez-vous.

Jean-Noël Pelnard est « Mort pour la France », jugement rendu par le Tribunal Civil du Puy-en Velay (Haute Loire) le 11 août 1945. Ses parents obtinrent l’insigne spécial pour les mères et pères, veuves et veufs des MPF.

Dans le Mémorial rédigé par Fernand Boyer, il est dénommé Jean Pelnard-Considére.

Son nom est inscrit sur le Monument aux morts de Fontenay-aux-Roses, ainsi que sur la stèle commémorative de Bellevue-La-Montagne.

Pour faire perdurer le souvenir de ce résistant mort au combat, une rue porte son nom à Fontenay-aux-Roses.

Sources :

     

    Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

    10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

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    Robert PIROT (1914-1944)

    Robert PIROT (1914-1944)

    Robert Pirot est mort au combat en Allemagne le 19 avril 1944. Il avait 30 ans.

    Robert Pirot est né le 26 juillet 1914 à La Châtre (Indre). Il s’est marié le 11 janvier 1938 à Paris 12ème avec Aimée Ollivier (1915-1977). Le couple vivait route de Neuvy à La Châtre (Indre).

    Alors qu’il exerce le métier de couvreur-zingueur, en 1940, l’année de naissance de son fils Guy, Robert Pirot est mobilisé. Il est affecté au 13ème Régiment d’Infanterie, régiment d’active qui a été renforcé suite à la mobilisation de septembre 1939, et qui est intégré à la 9ème Division d’Infanterie Motorisé.

    Mortellement blessé au combat, le Sergent Pirot décède le 19 avril 1944 à Kassel en Allemagne.

    Mention « Mort pour la France ».

    Il repose dans le carré militaire au cimetière de Fontenay-aux-Roses.

    Sources :

     

    Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

    10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

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    Auguste LEMAIRE (1882-1941)

    Auguste LEMAIRE (1882-1941)

    Auguste Louis Lemaire est né le 14 octobre 1882 à Saint-Quentin (Aisne). Il a été fusillé par les Nazis au Mont-Valérien le 19 décembre 1941.

    Fils d’Auguste Lemaire et de Marie Félicie Symphorien, Auguste Lemaire, marié, sans enfant, cordonnier, habitait 104 rue Plessis-Picquet (actuelle rue Boris Vildé) à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine).

    Son épouse fut interpellée le 26 novembre 1941 par des policiers du commissariat de Montrouge (Hauts-de-Seine) pour trafic de tickets d’alimentation. Lors de la perquisition domiciliaire, un revolver et deux chargeurs vides furent saisis. Arrêté, livré aux Allemands, Auguste Lemaire fut incarcéré à la prison du Cherche-Midi à Paris 6ème. Jugé, condamné à mort le 16 décembre pour « détention d’armes » par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas à Paris 8ème, il a été fusillé le 19 décembre 1941 au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine).

    Son corps fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 19 décembre 1941 division 39, ligne 3, n°28 puis transféré le 28 octobre 1944 dans le caveau familial au cimetière de Fontenay-aux-Roses.

    La mention « Mort pour la France » fut attribuée à Auguste Lemaire par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 23 mars 1945.

    Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien ainsi que sur le Monument aux morts de Fontenay-aux-Roses.

    Pour faire perdurer son souvenir, une rue porte son nom à Fontenay-aux-Roses

    Sources :

    • https://maitron.fr/spip.php?article149155

    Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

    10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

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    Jean LAVAUD (1913-1944)

    Jean LAVAUD (1913-1944)

    Jean Lavaud est né le 30 avril 1913 à Paris 13ème. Résistant des Forces Françaises de l’Intérieur, il est mortellement blessé à Paris le 25 août 1944.

    Jean Lavaud était le fils de Louis Jean Lavaud et de Marguerite Bonnefond, marchands de vin. Il fut adopté par la Nation en vertu d’un jugement rendu par le Tribunal civil de la Seine en date du 19 juillet 1933. Il se maria le 10 novembre 1941 à Fontenay-aux-Roses avec Éliane Louise Heiderscheid. Il était domicilié 12 rue des Châtaigniers, à Fontenay aux Roses (Hauts-de-Seine).

    En 1944, son père était domicilié à Plessis-Trévise (Seine-et-Oise) et sa mère décédée. Engagé volontaire en 1934, il fut blessé de guerre en 1940. Lors de la dissolution de l’Armée d’armistice, il entra dans la Résistance armée et devint cadre FFI de la section de Fontenay-aux- Roses. Il participa aux combats pour la Libération de Paris et tomba lors de l’encerclement du Sénat défendu par la Wehrmacht. Mortellement blessé le 25 août 1944, 55 rue d’Assas, à Paris 6ème, son corps fut transporté à l’hôpital Cochin 47 rue du Faubourg Saint Jacques à Paris où le décès fut constaté à 17h45.

    Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué au grade de sergent des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il reçut la Croix de guerre à titre posthume.

    Son nom figure sur la plaque commémorative à sa mémoire, 55 rue d’Assas, à Paris 6ème, et il est inscrit sur le Monument aux morts de Fontenay-aux-Roses.

    Pour faire perdurer son souvenir, une rue porte son nom à Fontenay-aux-Roses

    Sources :

    • https://maitron.fr/spip.php?article251718
    • https://museedelaresistanceenligne.org/media4904-Plaque-en-hommage-Jean-Lavaud

    Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

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    Pierre LETOURNEAU (1909-1945)

    Pierre LETOURNEAU (1909-1945)

    Pierre LETOURNEAU (1909-1945)

    Pierre Auguste Letourneau est né le 27 avril 1909 à Paris (Seine). Il est mort en déportation en Allemagne le 17 janvier 1945 dans le camp de Neuengamme près de Hambourg.

    «Pierre était quelqu’un de simple et modeste mais voulait sortir de sa condition d’ouvrier, tout comme Raymonde, la femme qu’il épousa à Chilly-Mazarin en 1931 ». Sans doute est-ce une des raisons pour lesquelles ils décidèrent d’entrer dans la résistance le 1er décembre 1943. « Nous n’avons pas d’enfants qui nous retiennent, il serait lâche de ne rien faire contre les occupants nazis ». Pierre Letourneau, résistant communiste répondant au nom de code “Néno“ ainsi que sa femme, agissent par des tâches et des actions modestes mais utiles et efficaces. Pierre devient rapidement chef d’un réseau local de la Résistance. Il compte dans son groupe Pierre Million-Rousseau qu’il chargea de collecter toutes les informations utiles au réseau, notamment sur le mouvement des troupes allemandes dans les gares et sur les routes. Son réseau surveillait également tout ce qui se tramait à l’encontre des Juifs, qu’ils aidaient à cacher. 

    Dénoncés par un officier allemand infiltré dans leur réseau, Pierre et Raymonde sont arrêtés par la Gestapo à leur domicile de Drancy le 12 avril 1944 au beau milieu d’un repas. Ils sont ensuite transférés avec 28 de leurs compagnons à la prison de Fresnes. Le 14 juillet 1944, Pierre Letourneau est déporté au camp de Neuengamme, sur les bords de l’Elbe. Il y meurt d’épuisement le 17 janvier 1945 à l’âge de 36 ans. Son épouse dont le nom de jeune fille était Potin, est déportée au camp d’extermination de Ravensbruck. « Elle y a subi des agressions et a raconté qu’ils trainaient les copains pour qu’ils survivent parce que si on ne se levait pas, on était fusillé ». Elle échappe à la mort et apprend le décès de son mari à son retour.

    La veuve de Pierre Letourneau a rencontré quelqu’un qui était aussi revenu de déportation avec qui elle s’est mariée et a eu deux enfants. Elle a ensuite consacré beaucoup de temps, fidèle à leur engagement commun de Résistants, à un travail de mémoire et de témoignage dans les écoles de notre ville notamment, en invitant les jeunes à réfléchir et à RÉSISTER… toujours !

    Son nom est inscrit sur le Monument aux morts de Fontenay-aux-Roses.

    Pour faire perdurer le souvenir de ce résistant, une rue porte son nom à Fontenay-aux-Roses

    Sources :

    Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

    10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

    +33 664362856

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