Raymond Lesueur, Fontenaisien reconnu « Juste parmi les Nations » pour avoir caché un couple de juifs entre 1942 et 1944.

Fils de Ernest Lesueur et de Jeanne Maugey, Raymond Lesueur est né le 13 septembre 1923 à Paris 20ème.

 

 

 

En 1942, Raymond Lesueur, âgé de 19 ans, travaille dans une maroquinerie. Il habite avec son père à Paris 20ème dans un immeuble où vivent plusieurs familles juives.

Ses voisins de palier, Méri et Sznul Medman, «que tout le monde aimait beaucoup», échappent de peu à la rafle du Vélodrome d’Hiver (Vel d’Hiv) de 1942 et ils doivent se résoudre à se cacher dans le grenier de l’immeuble.

Ils n’en sortiront pas pendant deux ans. Raymond et son père les aident à aménager un espace sécurisé, à peine plus grand qu’un placard.

Raymond leur rend visite régulièrement «pour demander s’ils avaient besoin de quelque chose».

Il leur apporte de la nourriture, qu’il parvient à trouver malgré les tickets de rationnement.

Une débrouille de chaque jour que l’on devine entre les lignes : «Une fois, se souvient-il, j’ai dû prendre le train pour aller chercher des pommes de terre. J’en avais ramené deux kilos ».

Mais, arrivé à la gare, des gendarmes les lui confisquent. Une autre fois, il trouve une infirmière pour fabriquer de faux papier à Méri, qui gravement malade, doit aller à l’hôpital. «Sinon, elle aurait été dénoncée. Nous sommes allés à pied jusqu’à l’hôpital Bichat. A la terrasse d’un café, des SS étaient attablés comme des princes, enrage-t-il encore. Elle a eu peur. Je lui ai serré le bras et dit de continuer comme si de rien n’était.» Et en août 1944, il monte une dernière fois dans le grenier pour annoncer au couple Medman que les Américains libèrent Paris : «Je leur ai dit que c’était bon, qu’ils pouvaient sortir.»

Le risque d’être fusillé si on le dénonçait ? «On n’y pensait pas à l’époque. Sinon, on n’aurait pas pu continuer à vivre. On espérait chaque jour l’arrivée des Alliés.».

En 1944, Raymond Lesueur rejoint les troupes du général Leclerc : «Je ravitaillais en essence les chars, à 1 km du front, lâche-t-il, toujours avec ce même détachement.»

A son retour, Raymond Lesueur épouse le 29 décembre 1945 à la mairie de Paris 18ème, Elsa Medman la nièce du couple qu’il a protégé, lui en tenue de militaire et elle dans une robe confectionnée avec la soie d’un parachute abandonné lors de la libération de Paris.

Comme son oncle et sa tante, celle qui allait devenir Madame Lesueur avait préalablement miraculeusement échappé à la rafle du Vel d’Hiv. Mais ses parents et son frère n’ont pas cette chance. Elsa Medman a dû élever ses deux jeunes sœurs, cachant quotidiennement son étoile jaune à l’aide d’un livre qu’elle portait toujours à son bras gauche. Quand elle rendait discrètement visite à son oncle et sa tante, caché dans leur grenier, elle rencontrait Raymond Lesueur : «A chaque fois que je venais, il était là. Comme par hasard», glisse-t-elle, les yeux plein de malice.

 

 

Le 27 avril 2014 à Fontenay-aux-Roses, à l’occasion de la Journée nationale du souvenir de la déportation, Raymond Lesueur, Fontenaisien depuis plus de 50 ans, a été reconnu par le représentant de l’Ambassadeur d’Israël en France « Juste parmi les Nations ».

Le titre de « Juste parmi les Nations » est la plus haute distinction civile décernée par l’Etat hébreu à des personnes non juives qui, au péril de leur vie, durant la Seconde Guerre mondiale ont aidé des Juifs persécutés par l’occupant nazi, en les cachant et en leur apportant les vivres nécessaires à leur survie.

Sur le diplôme et la médaille de « Juste parmi les Nations » qui lui ont été remis figure cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l’univers ».

 

Le 15 mars 2015, Raymond Lesueur a reçu les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur des mains de Laurent Vastel, maire de Fontenay-aux-Roses.

Raymond Lesueur est décédé le 22 avril 2016.

Pour faire perdurer son souvenir, une allée du parc jouxtant la mairie porte son nom.

Raymond Lesueur et son épouse (1923-2018) sont inhumés au cimetière de Fontenay-aux-Roses (19ème section).

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Sources :

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

+33 664362856

contact@le-souvenir-francais-fontenay-aux-roses.fr

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