Commémoration de l’Appel du 18 juin 1940
Discours de Daniel Pasquali, Président du Comité du Souvenir Français de Fontenay-aux-Roses
Marc Aurel : « Que me soit donné d’accepter ce que je ne peux pas changer, le courage de changer ce que je peux changer, et surtout la sagesse pour distinguer l’un de l’autre ».
Le 18 juin 1940, la France, terrassée par l’invasion allemande, se retrouve plongée dans les affres de la défaite. La Nation, meurtrie et désemparée, se retrouve face à un avenir incertain, comme un individu frappé par un deuil brutal. C’est dans ce contexte tragique que le général de Gaulle prononce son célèbre appel, un discours qui résonne comme une tentative de guider la France à travers les étapes du deuil et vers la reconstruction.
Accepter l’inacceptable : le premier pas vers la reconstruction
L’appel du 18 juin commence par un constat amer : la France est vaincue.
De Gaulle refuse le déni et appelle à l’acceptation de cette réalité, aussi douloureuse soit-elle. Il s’agit du premier pas indispensable vers la reconstruction, car on ne peut changer ce que l’on ne reconnaît pas.
En cela, il rejoint la première partie de la maxime de Marc Aurèle : « Que me soit donné d’accepter ce que je ne peux pas changer. » Il est crucial de faire le deuil de l’ancienne France, de reconnaître l’ampleur de la défaite et de ses conséquences, pour pouvoir ensuite envisager l’avenir.
Changer ce qui peut l’être : l’appel à la résistance
Mais l’acceptation ne signifie pas la résignation. De Gaulle ne se contente pas de constater la défaite, il appelle à l’action. Il invite le peuple français à se rassembler, à résister à l’occupant et à se battre pour la libération du pays.
C’est ici que se manifeste le deuxième volet de la maxime de Marc Aurèle : « le courage de changer ce que je peux changer. » De Gaulle a le courage de croire que la France peut se relever, qu’elle peut vaincre l’ennemi et reconquérir sa liberté. Il insuffle au peuple français cette même conviction et l’exhorte à agir.
Distinguer l’accepter du changer : la sagesse du leadership
La force de l’appel du 18 juin réside dans sa capacité à concilier acceptation et action. De Gaulle sait qu’il faut accepter la réalité de la défaite pour pouvoir la changer. Il ne se laisse ni abattre par le désespoir, ni aveugler par l’illusion d’une victoire facile.
C’est en cela qu’il incarne la troisième partie de la maxime de Marc Aurèle : « et surtout la sagesse pour distinguer l’un de l’autre. » Il possède la sagesse de savoir ce qui peut être changé et ce qui ne peut pas l’être, et il a le courage d’agir en conséquence.
Le chemin vers la reconstruction : un long processus
L’appel du 18 juin n’a pas miraculeusement effacé la défaite de la France. Le chemin vers la reconstruction a été long et ardu. Le pays a dû affronter les épreuves de l’occupation, les combats de la libération et les traumatismes de la guerre.
L’appel du 18 juin a donné à la France un cap et une direction. Il permet au peuple français de retrouver espoir et courage, et pose les bases de la future victoire et de la reconstruction du pays.
La force et le courage, pourquoi le Général de Gaulle est-il exemplaire ?
Le 18 juin 1940, l’appel du général de Gaulle résonne comme un cri de ralliement pour une France défaite et humiliée. Mais au-delà de l’appel à la résistance militaire, il porte un message plus profond : la défense de l’intérêt général. Cette idée, centrale dans la pensée gaullienne, sera la force et le courage qui guideront son action politique tout au long de sa carrière.
Pour de Gaulle, l’intérêt général prime sur les intérêts particuliers. Il considère que le chef d’État a le devoir de placer le bien de la nation au-dessus de tout autre considération. Cette conviction profonde l’amènera à prendre des décisions difficiles et impopulaires, parfois contre l’avis de ses conseillers et de l’opinion publique.
Un exemple frappant de cette intransigeance est son choix de démissionner après les élections d’avril 1969. Le référendum constitutionnel qu’il avait proposé avait été rejeté par le peuple français. De Gaulle, considérant que sa légitimité était compromise, a choisi de quitter le pouvoir plutôt non pas en refusant de se plier à la volonté populaire, mais en acceptant, en homme sage, qu’il est à un moment où, par son action, rien ne peut changer.
Cette décision, courageuse et impopulaire, illustre la force de conviction du général de Gaulle. Il était prêt à mettre en jeu son pouvoir et sa popularité pour défendre ce qu’il considérait comme l’intérêt de la France. Cette force morale et cette intransigeance ont fait de lui une figure historique hors du commun, admirée et respectée par-delà les clivages politiques.
L’idée de la défense de l’intérêt général est au cœur de l’action politique du général de Gaulle. Elle constitue le fil rouge de son parcours. Cette force et cette conviction profonde ont fait de lui un leader d’exception, qui a marqué l’histoire de France de son empreinte indélébile.
L’appel du 18 juin est un message d’espoir et de persévérance reconstruit :
En ces temps troublés, où l’espoir semble vaciller, il est plus que jamais nécessaire de faire preuve de discernement et de persévérance.
Loin d’être une question de foi aveugle, l’espoir se révèle, de tout temps, comme une nécessité vitale. Il nous guide vers un avenir meilleur, où l’amour de la patrie, le respect d’autrui et l’aspiration à un futur libre, fraternel et égalitaire pour nos enfants ne seront plus entravés par des dogmes ou des ingérences extérieures.
Merci Monsieur Charles de Gaulle de nous avoir montrer que l’espoir est notre force, la persévérance notre arme, l’amour de la patrie et le respect d’autrui notre boussole.
Merci à vous tous de votre écoute
Pasquali le 18 juin 2024