Mai 1870

Mai 1870

Le plébiscite du 8 mai 1870 est le dernier plébiscite organisé sous le Second Empire. Voulu par Napoléon III, son but est de faire approuver les réformes entamées par le gouvernement et donner une nouvelle constitution au régime impérial. Il s’agit aussi pour l’empereur des Français de conforter sa dynastie.

Mai 1870

La France est gouvernée par l’empereur Napoléon III et son régime autoritaire du Second Empire. Le pays est en proie à des tensions politiques et sociales, notamment en raison de la crise économique qui frappe l’Europe et des difficultés rencontrées par l’Empire pour maintenir l’ordre et la stabilité.

Dans ce contexte, les mouvements politiques d’opposition se renforcent en France. Les monarchistes, qui souhaitent le retour de la monarchie, sont particulièrement actifs et cherchent à se rassembler autour d’un candidat commun pour les prochaines élections législatives de 1871.

En mai 1870, un scandale politique éclate, connu sous le nom de l’affaire de la « Bakou ». Il s’agit d’une tentative de coup d’État fomentée par des monarchistes et visant à renverser le régime impérial. Cette tentative est découverte par les autorités et les meneurs sont arrêtés. Cet événement renforce les craintes de l’Empire quant aux mouvements politiques d’opposition.

La situation internationale est tendue. L’Empire français est engagé dans une politique d’expansion territoriale en Europe et en Asie, qui suscite l’inquiétude des autres puissances européennes. Les relations avec l’Allemagne, en particulier, sont tendues en raison de conflits territoriaux et de la rivalité économique entre les deux pays.

Pour mémoire :

La fête du 1er mai, telle qu’elle est célébrée aujourd’hui en France et dans de nombreux pays du monde, en tant que fête du travail et journée de revendications sociales, n’existait pas en 1870.

Cependant, la date du 1er mai était déjà associée à des célébrations et des fêtes populaires depuis l’Antiquité. À l’époque médiévale, le 1er mai était notamment célébré comme le jour de la Saint-Philippe et de la Saint-Jacques, et était associé à des rites de passage et de fertilité.

Plus tard, à partir du XIXe siècle, le 1er mai est devenu une date importante pour les mouvements ouvriers et socialistes. Le 1er mai 1886, des manifestations d’ouvriers aux États-Unis ont donné naissance à des émeutes à Chicago, connues sous le nom de « Haymarket Affair », qui ont fait plusieurs morts. Depuis lors, la date du 1er mai est devenue un symbole du mouvement ouvrier et de la lutte pour les droits des travailleurs.

En France, la fête du 1er mai a été officiellement instituée en 1947 comme fête du travail et jour férié. Avant cela, elle était surtout célébrée par les syndicats et les partis politiques de gauche. Donc en 1870, bien que la date soit associée à des célébrations populaires, elle n’était pas encore liée à la fête du travail et aux revendications sociales.

Voici un rappel de quelques faits majeurs sur le plan politique :

  • Le 2 janvier 1870, Napoléon III a déclaré la fin du Second Empire et la proclamation de la Troisième République.
  • En février 1870, l’Assemblée nationale a voté une loi sur la liberté de la presse, qui a abrogé les lois restrictives de l’Empire.
  • Le 20 avril 1870, le Sénat a adopté une loi sur l’organisation de l’armée, qui prévoyait notamment la création d’un corps d’armée territorial.
  • En juillet 1870, la France a déclaré la guerre à la Prusse, entraînant la chute de Napoléon III et l’avènement du gouvernement de la Défense nationale.
  • Le 4 septembre 1870, la Troisième République a été proclamée suite à la défaite française lors de la bataille de Sedan et à la capture de Napoléon III.

Quelques faits culturels notables :

Le 7 mai 1870, le peintre français Édouard Manet a ouvert sa première exposition individuelle à Paris, présentant environ 50 de ses œuvres, notamment son célèbre tableau « Olympia ». https://histoire-image.org/etudes/scandale-realite

Le 17 mai 1870, la première représentation de l’opéra « Hérodiade » de Jules Massenet a eu lieu à Bruxelles, en Belgique. https://www.youtube.com/watch?v=BfPyxQv0ets

Le 19 mai 1870, le compositeur français Camille Saint-Saëns a donné un concert au Théâtre du Châtelet à Paris, interprétant notamment sa « Symphonie n° 2 en la mineur ».

Le 29 mai 1870, l’écrivain français Victor Hugo a publié son célèbre roman « Les Misérables », qui a connu un immense succès à l’époque et reste un classique de la littérature française.

« Les villes, comme les forêts, ont leurs antres où se cachent tout ce qu’elles ont de plus méchant et de plus redoutable. Seulement, dans les villes, ce qui se cache ainsi est féroce, immonde et petit, c’est-à-dire laid ; dans les forêts, ce qui se cache est féroce, sauvage et grand, c’est-à-dire beau. Repaires pour repaires, ceux des bêtes sont préférables à ceux des hommes. Les cavernes valent mieux que les bouges. » Extrait des Misérables.

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

10 Place du Château Sainte-Barbe 92260 Fontenay-aux-Roses

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Robert MARCHAND (1915-1942)

  • Robert Marchand est un résistant fontenaisien (alias Froment), qui, torturé et refusant de parler, fut exécuté le 22 août 1942.

    Fils de commerçants, Robert Eugène François Marchand est né le 6 février 1915 à Fontenay aux Roses (Seine).

    Passionné de peinture, il fait sa scolarité au lycée Lakanal à Sceaux, et intègre l’Ecole des Beaux-arts à 17 ans.

    En 1934, il est diplômé de l’Ecole Art et publicité de Paris. Sympathisant communiste, il est, à partir de 1936, professeur de dessin à Gentilly et à Paris et artiste peintre.

    Mobilisé en 1939, dans un Régiment de Dragons motorisés, il est deux fois cité au cours de la campagne.

    Après sa démobilisation, il rentre à Paris, dans le 14e arrondissement, rue Daguerre, où se trouve son atelier qui est aussi son logement. En 1941, par une connaissance d’avant-guerre, il entre en contact avec l’Organisation spéciale du Parti communiste qu’il intègre rapidement. A partir d’août 1941, il s’engage dans la lutte armée contre l’occupant et participe à des attaques et des sabotages dans le XXe et le XVIe arrondissement.

    Aidé par son épouse Célina, qui est son agent de liaison, il opère également dans le XIVe arrondissement. A son actif s’inscrivent successivement les attaques à main armée du café de l’Océan, avenue du Maine, d’un poste de garde de la Porte d’Orléans, d’un soldat allemand boulevard de Vaugirard, d’un local de la Cité universitaire occupé par des soldats allemands…

    C’est son groupe qui fait ensuite sauter un train de munitions à Versailles et qui abat des officiers nazis rue de la Gaité.

    Le 16 avril 1942, sur des indications données par un délateur, il est arrêté près de Denfert-Rochereau par la police française. Son épouse est elle-même internée et, après avoir connu plusieurs camps et prisons, elle est libérée le 12 août 1944. Robert Marchand est conduit à la préfecture de police où il est torturé sauvagement par la brigade spéciale (BS2). On lui lacère les pieds que l’on brûle ensuite au briquet et à la lampe à souder. Mais il ne parle pas. Il est alors frappé pendant des heures à coup de nerf de bœuf et il reste deux jours les mains liées dans le dos. Il ne parle toujours pas.

    Transféré à la prison de la Santé, Robert Marchand est livré aux Allemands. Le 7 août 1942, il est condamné à mort par le tribunal militaire du Gross Paris. Au terme de quatre mois d’une pénible détention, il est fusillé le 22 août 1942, au stand de tir de Balard à Paris. Il est inhumé à Gentilly (Val de Marne).

    Robert Marchand est nommé à titre posthume commandant des Francs-tireurs et partisans (FTP).

    Chevalier de la Légion d’Honneur

    Compagnon de la Libération (décret du 20 janvier 1946)

    Médaille Militaire

    Croix de Guerre 1939-1945

    Médaille de la Résistance

    Pour faire perdurer le souvenir de ce résistant, une rue porte son nom à Fontenay-aux-Roses ainsi qu’à Gentilly.

    Sources :

    • https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005cc7f715af145
    • https:// ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/robert-marchand
    • http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article147246
    • Pour information:

      Robert Marchand, connu sous le pseudonyme « Froment », faisait partie du réseau de résistance « Liberté », qui avait pour objectif de collecter et de transmettre des renseignements sur les mouvements de troupes allemandes en France. En août 1942, le réseau a été infiltré par un agent double de la Gestapo, qui a permis aux nazis de capturer plusieurs résistants, dont Robert Marchand.

      Robert Marchand a été torturé par la Gestapo pour obtenir des informations sur les activités du réseau, mais il a refusé de parler. Il a été condamné à mort et exécuté par les nazis le 22 août 1942 à l’âge de 23 ans. Sa mort a été un dur coup pour la résistance française et pour la ville de Fontenay-aux-Roses, où il est commémoré chaque année.

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Paul ASSIMON (1893-1915)

Paul ASSIMON (1893-1915)

  •  Paul Sylvain Gabriel Assimon est né le 30 avril 1893 à Beaumont dans l’Yonne.Classe 1913, bureau de recrutement de la Seine (3ème bureau) avec le matricule de 4305.
  • Sous-Lieutenant, il sert au sein du 39ème Régiment d’Infanterie, qui, pendant la Première Guerre participe à l’automne 1915 à la Troisième bataille de l’Artois. Celle-ci se déroule sur le Front Ouest ; dans le cadre de l’offensive française qui oppose la 10ème armée française et la 1ère armée britannique à la 6ème armée allemande.

    Paul Assimon est tué à l’ennemi le 3 septembre 1915 à Neuville Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais.

    Mention « Mort pour la France ».

    Titulaire de la Croix de Guerre.

    Son nom est gravé sur le Monument aux morts de la ville.

    Il repose au cimetière de Fontenay-aux-Roses.

    Sources :

Pour mémoire:

Le 3 septembre 1915 à Neuville-Saint-Vaast, dans le Pas-de-Calais, s’est déroulée la première utilisation par les troupes françaises d’un gaz asphyxiant, le phosgène, pendant la Première Guerre mondiale. Cette attaque aérienne a été menée par des avions de l’Armée de l’air française, qui ont largué des obus remplis de phosgène sur les tranchées allemandes.

Le phosgène est un gaz toxique et asphyxiant qui a été largement utilisé pendant la Première Guerre mondiale. Il peut causer des dommages aux poumons et provoquer une mort lente et douloureuse. L’utilisation de gaz toxiques pendant la guerre a été interdite par la Convention de La Haye de 1899, mais cela n’a pas empêché les forces militaires de les utiliser à grande échelle.

Cette attaque aérienne à Neuville-Saint-Vaast a marqué le début d’une utilisation massive des gaz toxiques pendant la Première Guerre mondiale, avec des conséquences dramatiques pour les soldats et les civils impliqués dans le conflit.

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Georges VIGUIER (1926-1947)

 

Georges Viguier nait le 5 septembre 1926 à Bessan dans le département de l’Hérault, arrondissement de Béziers. En ce temps-là, au cœur de la Troisième République, les gouvernements se succèdent : Aristide Briand est renversé au profit d’Edouard Herriot, qui va bientôt devoir céder sa place à Raymond Poincaré, qui rétablit l’économie et la confiance des Français. C’est aussi un temps où enfin les puissances se mettent d’accord sur les dettes de guerre, que ce soit avec l’Angleterre ou avec les Etats-Unis. Des traités d’amitié se signent. C’est notamment le cas avec la Roumanie. Et notre empire colonial semble enfin stabilisé. Pour des générations et des générations. Quelques clairvoyants, et au premier titre il convient de citer le maréchal Lyautey, mettent néanmoins en garde pour un juste partage des richesses et un équilibre politique.

 

 

Georges Viguier quant à lui n’a peut-être que faire de ces considérations politiques. Ses parents sont montés sur Paris. Il suit avec les bagages ! Jeune adolescent, il découvre la Région parisienne sous commandement allemand. Il n’hésite pas – à 18 ans – à faire partie de ses jeunes français qui s’engagent dans la Résistance et œuvrent pour la libération de la capitale. Il suit le mouvement pour « la durée de la guerre » selon la formule consacrée. Il reçoit la Médaille Commémorative 39-45 Agrafe « Barricades ».

Puis c’est l’engagement dans la Légion étrangère. Il verra du pays – c’est promis dans les affiches de propagande – et la solde sera tout à fait appréciable par rapport à ce qu’il pourrait gagner en tant qu’ouvrier.

 Il intègre la Légion étrangère (matricule 23467) et la prestigieuse 13e demi-brigade au sein du 2e bataillon.

Situation en Indochine.

La guerre d’Indochine a commencé en décembre 1946 après le bombardement du port d’Haiphong par la marine française. Marine qui ne faisait que répliquer aux attentats répétés du Vietminh et ses velléités d’indépendance. Ce bombardement n’arrangeant rien d’ailleurs puisque dans la foulée Hö Chi Minh – en tant que leader du Vietminh – donne l’ordre de massacrer le plus d’Européens possible, Français en particulier, et de piller les maisons. « Que celui qui a un fusil se serve de son fusil, que celui qui a une épée se serve de son épée… Que chacun combatte le colonialisme ».

Le Vietminh n’a pas encore le soutien de l’URSS et de la Chine (ce sera en 1949). Aussi, aguerrie dans la guerre du peuple, l’armée populaire vietnamienne se fonde sur la mobilité et la dispersion. Il s’agit là de la théorie du tigre face l’éléphant : « Le tigre est tapi dans la jungle. Il va harceler l’éléphant figé qui, peu à peu, va se vider de son sang et mourir d’épuisement », ajoute Hô Chi Minh. De fait, les soldats communistes se permettent de refuser ou d’accepter le combat. Ils ont l’initiative et les Français du corps expéditionnaire sont généralement en retard et doivent subir. Les coups de main succèdent aux attentats, qui font place aux kamikazes…

La 13e DBLE en Indochine

Désignée pour faire partie du Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient (CEFEO), la 13e DBLE débarque du SS Ormonde le 6 février 1946 à Saigon, et s’installe au nord de la ville, dans le triangle Gia Dinh – Thu Duc – Hoc Man.

Les opérations commencent. Le 19 juin 1946 a lieu le premier combat à Mat Cat, en Cochinchine. La 13 est alors engagée des frontières du Siam jusqu’à Tourane, en passant par la plaine des Joncs. Ses bataillons sont éparpillés :

  • Le 1erbataillon s’installe au Cambodge, à la poursuite de Khmers qui se réfugient au Siam.
  • Le 2ebataillon installe son camp au centre Annam afin de défendre Tourane, dégager Hué et surveiller Quang Nam.
  • Le 3ebataillon doit quant à lui affronter les durs combats de Cochinchine, où les embuscades quotidiennes alternent avec des actions de force.

La 13e DBLE participe à de nombreuses opérations et bien souvent y laisse bon nombre de  combattants.

Pendant le séjour de Georges Viguier, plusieurs histoires arrivent et se racontent de bivouac en bivouac :

  1. Le 29 septembre 1946, l’interprète vietnamien du poste de Trunq Chan mélange du datura (hautement toxique) aux aliments : 47 légionnaires sont dans le coma, mais huit autres ont heureusement préféré prendre une douche avant le repas. Voyant l’état de leurs camarades, ils demandent des secours et préviennent ainsi l’attaque.
  2. Un an plus tard, le 19 août 1947, encore une séance d’empoisonnement collectif au poste de Ben Muong. Forts de l’expérience précédente, les ennemis coupent les fils du téléphone et mettent le datura dans le café. Mais un sergent et quatre légionnaires n’ont pas eu le temps d’en boire lorsque l’attaque se déclenche. L’un d’eux traverse inaperçu les lignes ennemies tandis que les autres tiennent tête aux 150 assaillants, pas trop mordants, il est vrai, car ils sont convaincus qu’ils n’ont qu’à attendre pour vaincre sans pertes. Quelques heures plus tard les renforts arrivent et les attaquants deviennent assiégés.
  3. Le 24 avril 1947, la sentinelle du poste « Franchini » voit arriver un groupe de soldats français poussant devant eux un prisonnier ligoté. La sentinelle les laisse pénétrer dans le poste, mais à l’intérieur, sur un signe du soi-disant prisonnier, ils ouvrent le feu, tuant les sept légionnaires et quatre partisans de la garnison.

 Mais le caporal Georges Viguier n’en verra pas beaucoup plus. Comme bon nombre de ses camarades, il souffre de maladies. Dans un long article sur la guerre d’Indochine, François Goetz (*) indique : « En zone tropicale la dysenterie amibienne, le paludisme, le typhus sont omniprésents. Les conditions du combat ne favorisaient pas l’application des mesures d’hygiène préventives. Dans les rizières et dans la brousse pullulent les parasites, les marches de nuit vous offrent aux piqûres des moustiques. Les premières années de guerre, les moyens médicaux furent insuffisants. Dans quelques bataillons, le médecin-chef distribuait la liste des médicaments de base, en incitant les cadres à se les faire envoyer par leur famille. »

 Le caporal légionnaire Georges Wilhelm Viguier meurt de maladie au Tonkin à l’hôpital militaire de Tourane le 12 septembre 1947. Son corps est rapatrié auprès de sa famille à Fontenay-aux-Roses.

 Mention « Mort pour la France ».

Titulaire de la Croix de Guerre, de la Médaille Coloniale, de la Médaille d’Engagé Volontaire, de la Médaille Commémorative 1939-1945 avec agrafe Barricades.

Il repose au cimetière de Fontenay-aux-Roses.

Sources :

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Gaston SANSOULET (1914-1942)

  • Gaston Sansoulet, matricule 46.096, le 8 juillet 1942 à Auschwitz

    Employé des Postes, Gaston Auguste Sansoulet-Planté est un résistant déporté politique, mort à 28 ans en déportation dans le camp d’Auschwitz-Birkenau en Pologne.

    Né le 24 février 1914 à Paris 6ème  il est le fils de Félix Sansoulet-Planté, 30 ans, contôleur PTT, et de Marie Holveck confectionneuse. Il habite au 5 chemin des Moulins à Fontenay-aux-Roses (Seine / Hauts-de-Seine – 92). Gaston a un frère aîné : Jean, né le 9 janvier 1909. En mai 1925, leur père est élu conseiller municipal socialiste SFIO de Fontenay-aux-Roses ; non réélu quatre ans plus tard.

    Pendant un temps, Gaston Sansoulet est un membre actif de la section de Bagneux du Parti communiste. Il réside avec son frère Jean au 86 rue Boucicaut à Fontenay-aux-Roses ; il est employé des PTT (poste, télégraphe et téléphone), agent manipulant du service postal au bureau de la gare Montparnasse (Paris 15e) à partir de juillet 1935.

    Le 28 septembre 1935, à la mairie de Fontenay-aux-Roses, Gaston Sansoulet-Planté se marie avec Raymonde Pérot, née le 18 juin 1917 à Paris 14e, employée des Tabacs. Ils ont un fils : Jean Félix Robert, né le 29 novembre 1938. À partir de 1936 et jusqu’au moment de l’arrestation du chef de famille, celle-ci est domiciliée au 9 bis, rue Jean-Jaurès à Fontenay.

    Adhérent à la CGT et au Parti communiste, Gaston Sansoulet est, pendant un temps, secrétaire de cellule à Fontenay-aux-Roses. Le 2 août 1940, son père, Félix Sansoulet-Planté, décède à Fontenay. Au cours de ce même mois d’août, Gaston Sansoulet est révoqué des PTT pour avoir, au cours d’une discussion dans la nuit du 1er au 2 mai précédent, « soutenu l’action clandestine de l’ex-Parti communiste en général et l’attitude de Maurice Thorez en particulier ».

    Le 26 septembre, Gaston Sansoulet est inscrit sur une liste policière des “indésirables” de Fontenay-aux-Roses. Sous l’occupation, la police française (RG) considère Gaston Sansoulet comme un « militant communiste notoire », poursuivant « son activité dans la région de Fontenay-aux-Roses ». De fait, le militant est resté actif au sein du Parti communiste clandestin, en contact avec Georges Delrieux et Robert Marchand, assurant la rédaction, l’impression et la distribution de tracts

    Le 14 juin 1940, les troupes de la Wehrmacht entrent dans Paris, vidée des deux tiers de sa population. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Toute la banlieue parisienne est occupée les jours suivants. Le 22 juin, l’armistice est signé. Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, s’octroie le lendemain le titre de «chef de l’Etat français» et lance la «révolution nationale» en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).

    En 1941, Gaston Sansoulet est membre du Front National «Front national de lutte pour l’indépendance de la France», créé à l’initiative du Parti communiste clandestin le 15 mai 1941, il milite sur les communes de Fontenay, Chatillon, Le Plessis et Châtenay-Malabry

    En septembre 1941, une voisine des Sansoulet, Amélie R. – dame réputée « querelleuse » -, a une altercation avec Raymonde Sansoulet au sujet des enfants de cette dernière qui ont éclaboussé son palier. Décidée à mettre bon ordre dans tout cela. Mme R. se rend avec une amie au commissariat de Sceaux pour dénoncer le mari de sa voisine, signalant les imprudences du militant clandestin : ainsi des tracts mal cachés dans le hangar de la cour avaient été emportés par le vent et des enfants de l’immeuble avaient été vus jouant avec ! Dès le lendemain, une perquisition est effectuée et Gaston Sansoulet est arrêté.

    Le 20 septembre 1941, le préfet de police signe l’arrêté ordonnant son internement administratif, en application du décret du 18 septembre 1939. Gaston Sansoulet est conduit au dépôt de la préfecture de police (Conciergerie, sous-sol du Palais de Justice, île de la Cité), en attendant son transfert dans un camp. Le 9 octobre, il est parmi les 60 militants communistes (40 détenus venant du dépôt, 20 venant de la caserne des Tourelles) transférés au “centre de séjour surveillé” (CSS) de Rouillé, au sud-ouest de Poitiers (Vienne) ; départ gare d’Austerlitz à 8 h 25, arrivée à Rouillé à 18 h 56. Le 22 mai 1942, Gaston Sansoulet fait partie d’un groupe d’internés – dont 150 de la Seine, pour la plupart déportés ensuite avec lui – remis aux autorités d’occupation à la demande de celles-ci et conduits au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager).      

    Le CSS de Rouillé

    Wagon de la Déportation

    Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler). Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30. Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif. Le 8 juillet, Gaston Sansoulet est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le matricule 46.096.

    Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

    Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau ; alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des Juifs européens –, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19 et 20 du secteur B-Ib, le premier créé. Le 10 juillet, après l’appel général, ils subissent un bref interrogatoire d’identité qui parachève leur enregistrement et au cours duquel ils déclarent une profession (celle qu’ils exerçaient en dernier lieu ou une autre, supposée être plus “protectrice” dans le contexte du camp). Puis ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos.

    Le 13 juillet – après les cinq premiers jours passés par l’ensemble des “45000” à Birkenau – Gaston Sansoulet est dans la moitié des membres du convoi sélectionnés pour rester dans ce sous-camp, les autres étant ramenés à Auschwitz-I. Le 1er novembre 1942, dans la chambre (Stube) n°3 du Revier de Birkenau (Block n°8 du secteur BIb) – où se trouvent également Marcel Colin, Germa, Faugeron, Lenglet, Nonnet, Nouvian, Paupy, Roux et Vinsous –, il reçoit six gouttes d’un bactéricide, l’Anisine, et 15 g (“grains”) de Bol blanc (Bolus Alba; kaolin). Le 2 novembre, il reçoit 15 g de Bol blanc et quatre comprimés de charbon, remèdes contre la dysenterie. Le 3 novembre, il est inscrit dans le Stube n°1, avec le jeune Marcel Lavall, où il reçoit 15 g de Bol blanc et quatre comprimés de charbon. Dans ce dispensaire, le SS-Rottenführer Franz Schulz exécute certains détenus avec une injection mortelle dans le cœur… 

    Les jours suivants, le nom de Gaston Sansoulet n’apparait plus dans le registre des médicaments dispensés aux malades du Revier de Birkenau. Sans preuve absolue – l’acte de décès établi par l’administration SS  aisant partie des documents délibérément détruits lors de l’évacuation du camp –, il est raisonnable de penser que Gaston Sansoulet a succombé dans les jours suivants, c’est-à-dire au début novembre 1942 [voir Nota].

    Gaston Sansoulet est le seul “45000” de Fontenay-aux-Roses.

    Le 25 octobre 1945, dans le cadre des procédures d’épuration, Raymonde Sansoulet est convoquée devant la Cour de Justice afin de témoigner contre sa dénonciatrice.

    Le 29 octobre, deux “45000” rescapés écrivent à Madame Sansoulet afin de certifier du décès de son mari. Aimé Obœuf, qui était également dans la moitié du convoi restée à Birkenau, dit se souvenir très bien de lui, indiquant pour date de son décès le mois de septembre 1942 et pour cause le typhus. Il ajoute qu’un camarade mort en déportation – non nommé – lui a rapporté que Gaston Sansoulet pensait beaucoup à son épouse. De son côté, Mickey Guilbert certifie la disparition de Gaston Sansoulet, dans la mesure où celui-ci ne faisait pas partie des rescapés politiques français d’Auschwitz rassemblés au Block 11 au cours de l’été 1943.

    Le 11 février, Gaston Sansoulet reçoit le titre de Déporté politique.

    Son nom est inscrit sur le Monument aux morts de Fontenay-aux-Roses.

    Le 17 octobre 1947, le conseil municipal de Fontenay-aux-Roses donne le nom de Gaston Sansoulet à l’avenue de la Demi-Lune.

    Déclaré Mort pour la France, il est homologué au grade de sergent au sein de la Résistance intérieure française au titre du Front national (J.O. du 18 décembre 1949).

    La mention “Mort en déportation” est apposée sur son acte de décès (J.O. du 19-05-1998).

    Nota relatif à la différence de date de décès avec celle inscrite sur les actes d’état civil :

    Dans les années qui ont suivi la guerre, devant l’impossibilité d’obtenir des dates précises de décès des déportés, mais soucieux d’établir les documents administratifs nécessaires pour le versement des pensions aux familles, les services français d’état civil – dont un représentant officiait au ministère des Anciens combattants en se fondant sur diverses sources, parmi lesquelles le témoignage approximatif des rescapés – ont très souvent fixé des dates fictives : le 1er, le 15, le 30, le 31 du mois, voire le jour (et le lieu !) du départ. Concernant Gaston Sansoulet, c’est le 15 septembre 1942 qui a été retenu pour certifier son décès.

    Sources :

Le Comité du Souvenir Français Fontenay-aux-Roses

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